Accès aux soins et « reste à charge zéro » : les implications de la future réforme
Le 30/04/2018
Alors que la concertation autour du « reste à charge zéro » est engagée depuis février dernier avec le gouvernement, l’ensemble de la filière optique se mobilise pour améliorer l’accès aux soins optiques en France. Objectif : aboutir à la création d’un panier de soins « standard » pour lequel le patient n’aura aucun reste à charge. Cette réforme s’inscrit dans un projet global de santé publique en optique, audioprothèse et dentaire. L’ISO prend part à cette concertation et se prépare à faire évoluer ses formations suivant les directions que le gouvernement prendra au mois de juin.
Le « RAC 0 », l’un des axes forts de la réforme
La concertation « Améliorer l’accès aux soins – Reste à charge zéro » (communément appelé « RAC 0 »), lancée par le ministère de la Santé et le ministère de l’Économie et des Finances, est une réforme clé pour la santé des Français. Elle déterminera les conditions selon lesquelles ils pourront disposer de soins et d’équipements optiques, auditifs et dentaires de qualité dans les années à venir et les renouveler dans de bonnes conditions.
Le reste à charge représente la part des dépenses de santé qui n’est couverte ni par l’assurance maladie obligatoire, ni par l’assurance maladie complémentaire. En optique comme dans les autres secteurs concernés par la réforme, le reste à payer à la charge des patients est important, ce qui se traduit par des renoncements aux soins pour des motifs financiers, en particulier pour les personnes aux revenus les plus modestes. A noter qu’en optique, ce renoncement s’explique également par des délais d’attente de plus en plus longs pour rencontrer un ophtalmologue.
Fabricants, opticiens, ophtalmologues, assurances maladie obligatoire, complémentaires santé et réseaux de soins : tous les acteurs de la filière optique sont assis à la table des négociations. Ensemble, ils travaillent à définir un panier de soins nécessaire pour tous les Français, qui s’appliquera chez tous les opticiens et pour toutes les corrections.
L’évolution de la filière optique
Cette réforme aura des conséquences directes sur les professionnels de santé et notamment sur les opticiens. Ils manifestent leurs inquiétudes sur les plans sanitaires (fixation d’un seuil élevé d’évolution de la vue pour bénéficier d’une prise en charge) et économiques. La qualité des équipements optiques « RAC 0 » risque d’être impactée, avec des verres d’origine lointaine dont les performances techniques ne pourront être systématiquement contrôlées – une conséquence qui fait gronder toute la filière. Mais rien n’est encore joué ! Le projet global de réforme du « RAC 0 » est en phase de négociation et les premières annonces du ministère de la Santé devraient être connues début juin.
Dans le secteur optique, d’autres mesures ont déjà été mises en place avant la réforme sur le « RAC 0 ». Suite à la publication d’un décret le 12 octobre dernier sur les nouvelles règles de délivrance de verres correcteurs et de lentilles de contact, les opticiens jouent un plus grand rôle dans le parcours de santé visuelle et sont reconnus comme des professionnels de santé à part entière. Ces nouvelles prérogatives incitent les diplômés à se spécialiser au-delà de la formation classique du BTS Opticien-Lunetier.
L’évolution et la revalorisation de la formation des opticiens sont donc des enjeux importants qui ont toute leur place dans ce projet de réforme.
L’ISO, une école au plus près des réalités du terrain
L’ISO se prépare à adapter son offre pédagogique pour répondre aux évolutions du secteur. Forte d’un rayonnement en France et à l’international, l’école fait sans cesse évoluer ses méthodes d’enseignement et son contenu pédagogique pour proposer des formations professionnalisantes en connexion permanente avec le monde de l’entreprise. Ces formations sont assurées par des professionnels en exercice, gage de leur adéquation avec le marché de l’emploi.
Dans un contexte où les entreprises doivent toujours plus se différencier, les besoins d’expertise continuent de s’accroître. Pour répondre à cette demande, l’ISO forme des opticiens et, plus globalement, des experts des métiers de la vision : la formation d’opticien est un tremplin qui permet à tous les profils de s’épanouir dans l’une des nombreuses filières de l’optique (santé visuelle, fonctions commerciales, luxe, industrie optique, enseignement…). Les trois quarts des étudiants diplômés de BTS Opticien Lunetier suivent une spécialisation de niveau Bac+3 qui enrichit leur valeur ajoutée et leur ouvre des perspectives de carrière.
La santé visuelle, un des enjeux du 21e siècle
Comme dans beaucoup de métiers, l’opticien est appelé à évoluer. Son défi ? Être agile, en permanence : apprendre à utiliser des logiciels métiers performants, nouer des relations de qualité basées sur la collaboration (clients, ophtalmologues…) et s’adapter aux nouvelles technologies digitales.
Dans les prochaines années, les besoins en santé visuelle vont considérablement augmenter du fait du vieillissement de la population (augmentation du nombre de presbytes, des cas de DMLA et des besoins en basse vision), du doublement du nombre de myopes dans le monde d’ici 2050, des changements de modes de vie, avec notamment l’impact des écrans.
Le marché de l’emploi pour les diplômés en optique reste dynamique : le nombre d’offres d’emploi a augmenté de 56% en deux ans, plus des deux tiers des opticiens diplômés sont déjà en poste à la fin de leurs études et 94% trouvent un emploi en moins d’un mois après l’obtention de leur diplôme (Source : Bien Vu – Hors-Série – Le guide de l’emploi 2018).
Les chiffres clés de l'ISO
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