Le marché du travail évolue constamment, mais certaines tendances perdurent. Certains secteurs sont particulièrement porteurs et recrutent constamment, comme ceux de la restauration, de la santé et du bien-être, des services à la personne ou encore du web, de l’environnement et de nombreux métiers manuels. En particulier, le vieillissement de la population engendre des besoins accrus de soins (en optique, kinésithérapie, soins à domicile…) qui font aussi appel au numérique et aux nouvelles technologies en formant le prisme de la silver economy (voiture intelligente, domotique, contrôles médicaux via des outils connectés…). Si vous cherchez quelles études suivre pour accéder à un métier qui recrute, vous disposez d’un large choix selon vos goûts et vos aptitudes : développement informatique, énergies renouvelables, école d’optique, cybersécurité, BTP, alimentation…
Qu’entend-on par « métier qui recrute » ?
Les métiers qui recrutent sont des métiers où l’offre d’emploi excède la demande. Parmi ces métiers, on trouve les métiers porteurs pour lesquels les indicateurs économiques et projections prédisent une augmentation des besoins. Il peut s’agir de métiers d’avenir en phase avec les changements de la société ou de métiers en tension, là où la main d’œuvre est manquante.
Pour davantage de clarté, on distingue les métiers en pénurie et les fonctions critiques. La pénurie se rapporte à un manque de candidats tandis que les fonctions critiques désignent des métiers au délai de recrutement plus long.
Les métiers en pénurie
Quand une profession connaît une pénurie de main-d’œuvre, la demande d’emploi est inférieure à l’offre. Cette pénurie quantitative concerne les secteurs médicaux (soins infirmiers), les métiers de l’alimentation (boucherie), de l’analyse et de la programmation informatique, la mécanique industrielle, la construction, le commerce et la grande distribution, l’hôtellerie-restauration… En 2024, France Travail indique que les cinq métiers les plus en pénurie sont les suivants :
- aides de cuisine et employés polyvalents de la restauration ;
- agents d’entretien de locaux ;
- aides à domicile et auxiliaires de vie ;
- aides-soignants ;
- serveurs de cafés et restaurants.
Les fonctions critiques
Les fonctions critiques n’émanent pas d’un manque de main-d’œuvre mais d’une inadéquation des candidats aux postes proposés, pour diverses raisons :
- les candidatures ne correspondent pas au profil recherché par l’employeur en termes de diplôme, d’expérience, de mobilité géographique et de maîtrise de certaines compétences (langues vivantes, techniques). On observe ce décalage notamment dans les secteurs de la téléphonie, la communication (assistant), le commerce (secrétaire), la mécanique (réparateur automobile) ou encore la comptabilité (comptable)…
- les candidats n’acceptent pas les conditions de travail : horaires décalés, travail difficile physiquement, niveau de salaire… On retrouve dans cette catégorie les métiers de la petite enfance (puéricultrice), de la vente (en boutique et en ligne), de la restauration (chef de cuisine et serveurs).
La somme de ces difficultés constitue un frein à l’embauche du personnel.
Quelles sont les raisons pour lesquelles un métier recrute ?
Les besoins du marché du travail sont évalués chaque année par Pôle emploi et le Crédoc. L’enquête Besoin en Main-d’œuvre recense les besoins des entreprises en recrutement par secteur d’activité et par bassin d’emploi. Cela permet d’avoir une vision territoriale des besoins de recrutement et de mettre en œuvre une politique de formation adéquate.
Lorsque l’offre d’emploi n’est pas satisfaite, on évalue un taux de tension qui peut s’avérer une tendance s’il perdure plusieurs années.
D’une manière générale, les difficultés de recrutement peuvent être dues à plusieurs facteurs :
- insuffisance de main d’œuvre qualifiée ;
- inadéquation des profils de candidats aux postes recherchés ;
- difficulté des conditions de travail ;
- dévalorisation d’une profession ;
- salaires peu attractifs, etc.
À ces facteurs s’ajoutent la conjoncture économique (forte croissance sur un secteur donné), la démographie (départs massifs en retraite, vieillissement de la population), l’essor de nouvelles technologies qui génère un besoin de formation accru… De même, l’aménagement du territoire influence également la mobilité des candidats, certaines régions étant plus attractives que d’autres.
Quels sont les secteurs et les métiers qui recrutent en France ?
Certains secteurs économiques enregistrent un déficit chronique de candidats : hôtellerie-restauration, agriculture, BTP, immobilier, agent d’entretien, aide à la personne, santé…
Les métiers technologiques (univers digital, développeur informatique) vont également accompagner cette tendance en facilitant le travail des professionnels de santé.
L’émergence d’un nouveau secteur nommé silver economy montre l’importance des besoins liés au vieillissement de la population. Tous les métiers du soin et de l’aide aux personnes sont amenés à recruter massivement dans les années à venir. Le développement de la médecine ambulatoire et le désir des seniors de conserver leur autonomie à domicile présupposent une nouvelle organisation du travail dans le secteur de la santé et du soin.
Parallèlement, les secteurs médical et paramédical affiche des besoins importants dans toute la France. On estime que d’ici à 2025 600 000 nouveaux postes seront créés.
Plusieurs secteurs présentent des projections d’emploi favorables. Penchons-nous plus précisément sur ceux de l’informatique, du sanitaire et social, du BTP, de l’industrie, de l’hôtellerie-restauration, de la logistique et du transport et enfin des énergies renouvelables et de l’environnement.
L’informatique, le digital et l’IA : une manne pour le recrutement
La croissance rapide des technologies numériques crée une forte demande en cybersécurité, un domaine crucial pour protéger les données sensibles des entreprises et des particuliers. Les projets d’innovation et de transformation digitale se multiplient, poussant les entreprises à rechercher des professionnels qualifiés pour accompagner ces changements. Parallèlement, l’expansion des applications de l’intelligence artificielle (IA) dans divers secteurs économiques, comme la santé, la finance et l’industrie, ouvre de nouvelles opportunités de carrière.
Ces évolutions technologiques offrent des perspectives prometteuses pour le recrutement, faisant de l’informatique, du digital et de l’IA des piliers incontournables du marché de l’emploi de demain. En outre, les métiers des technologies de l’information (IT) offrent de hauts revenus dès le début de carrière : développeurs, codeurs, analystes et spécialistes en cybersécurité.
La santé, le social et l’accompagnement : un recrutement exponentiel
D’après les données de l’INSEE, « au 1ᵉʳ janvier 2020, la population française continue de vieillir. Les personnes âgées d’au moins 65 ans représentent 20,5 % de la population, contre 20,1 % un an auparavant et 19,7 % deux ans auparavant. » De fait, ce vieillissement de la population induit des besoins accrus en soins et services à la personne. Afin de maintenir l’autonomie des personnes âgées, d’accompagner les plus vulnérables, mais aussi de contribuer à leur bien-être physique et mental, le marché de l’emploi recrute massivement dans ce secteur. Or les personnels qualifiés dans les métiers de la santé et du social sont en nombre insuffisant. Ce secteur, déjà en tension, promet des projections d’embauche d’environ 410 000 postes supplémentaires d’ici à 2030.
Parmi les professions les plus recherchées figurent : infirmier/infirmière, technicien en radiologie, psychologue clinicien, médecin généraliste et spécialiste, aide-soignant, pharmacien, ergothérapeute, accompagnant éducatif et social…
Le BTP : un secteur face à de nouveaux défis
Le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics fait face à une forte demande en infrastructures et rénovations de bâtiments. Traditionnellement porté par des artisans et leurs salariés qualifiés, ce secteur enregistre une pénurie de main-d’œuvre qui va s’accentuer avec les nombreux départs en retraite. Or les défis sont immenses, notamment en matière environnementale avec des chantiers écologiques et durables soutenus par l’innovation technologique et la valorisation de matériaux non polluants. Toutes les spécialités sont concernées, de la menuiserie à la plomberie en passant par l’électricité et la maçonnerie.
L’industrie : des métiers de plus en plus en tension
Dans l’industrie, les besoins de main-d’œuvre augmentent dans l’agroalimentaire, l’automobile et l’aéronautique, principalement pour les fonctions de production. La modernisation et l’automatisation des processus exigent des personnels qualifiés pour assurer le niveau de production ainsi que la maintenance des installations. En outre, deux tendances majeures stimulent la croissance dans ce secteur : la relocalisation de la production pour réduire la dépendance aux importations et la demande croissante de produits innovants et personnalisés. Ces évolutions nécessitent des compétences techniques avancées et une capacité d’adaptation rapide aux nouvelles technologies, accentuant ainsi la tension sur le marché du travail industriel.
L’hôtellerie et la restauration : un recrutement en hausse face à la reprise post-pandémie
La fin de la pandémie de COVID a permis la reprise des déplacements et du tourisme. Cette reprise s’accompagne d’une nouvelle offre de services et d’une diversification des expériences client. Face à ce regain d’activité, la main-d’œuvre qualifiée fait défaut et de nombreuses offres restent vacantes. En outre, les établissements peinent à renouveler leur personnel. Certains métiers sont plus particulièrement en tension comme : serveur de restaurant et de café, cuisinier, femme de chambre, réceptionniste…
La logistique et les transports : l’implantation du commerce en ligne conduit à plus de recrutement
L’expansion du commerce en ligne suppose la création de nouveaux postes dans les métiers de la logistique et des transports. Les clients réclament de plus en plus de livraisons et dans des délais restreints. Cela nécessite un accroissement des réseaux de distribution et des infrastructures chargées du stockage et de l’acheminement des marchandises. Les professions en pénurie comptent des caristes, manutentionnaires, chauffeurs-livreurs, préparateurs de commandes, magasiniers etc. L’emploi intérimaire y occupe une large part dans un secteur qui mise sur la flexibilité.
Les énergies renouvelables et l’environnement : la transition écologique réclame des spécialistes
La transition énergétique et la réduction des émissions de carbone sont au cœur des enjeux actuels et futurs. Elles génèrent une demande accrue de spécialistes dans le secteur des énergies renouvelables et de l’environnement. De fait, l’augmentation des investissements dans les technologies vertes (énergies solaires, éolienne et hydroélectrique) nécessite une main-d’œuvre qualifiée pour concevoir, installer et entretenir ces infrastructures. De plus, la gestion durable des ressources naturelles, comme l’eau et les forêts, demande des experts en environnement capables de mettre en œuvre des pratiques écologiquement responsables dans tous les secteurs d’activité.
En conséquence, les employeurs recrutent massivement des ingénieurs en énergies renouvelables, des techniciens en maintenance verte, des poseurs de panneaux photovoltaïques, des spécialistes en gestion des déchets, ou encore des experts en biodiversité pour mener à bien cette transition écologique indispensable. Par ailleurs, de nouveaux métiers émergent constamment dans ces secteurs et génèrent de nouveaux emplois.
Le secteur de l’optique : des métiers qui recrutent
Dans le secteur paramédical, l’optique rassemble plusieurs métiers à fort besoin de personnel.
Avec le vieillissement de la population, on prévoit une forte augmentation de la demande de soins et d’appareillages optiques. Les troubles visuels et les pathologies dues l’âge conduiront davantage de personnes chez leur opticien. Par ailleurs, d’ici à 2050, la moitié de la population sera myope. En particulier, les enfants nécessiteront une prise en charge spécifique.
L’augmentation des besoins en santé visuelle impactera l’ensemble des professions de l’optique avec divers niveaux de qualifications et de missions. Voici une liste de métiers dont les recruteurs auront besoin :
- monteurs vendeurs en optique-lunetterie ;
- responsables de magasins d’optique ;
- optométristes (spécialisés dans l’examen de la vue) ;
- spécialistes basse vision ;
- spécialistes en contactologie (lentilles de contact) ;
- experts auprès des laboratoires et fabricants d’optique ;
- chefs de produit et chefs de projet ;
- créatifs (design et fabrication de lunettes) ;
- managers d’équipe, etc.
Hormis le poste de monteur vendeur qui nécessite un titre de niveau bac, le métier d’opticien s’exerce après l’obtention d’un diplôme d’opticien (BTS opticien-lunetier) de niveau bac+2. Les spécialisations se préparent en un an ou plus (Licence professionnelle d’optique, Bachelor en sciences de la vision, Bachelor en manager en optique, Bachelor de Lunetier Créateur, de niveau bac +3 et Mastère Manager Commercial et Marketing santé de niveau bac +5).
Opticien, un métier qui recrute… et qui est utile
Le métier d’opticien recouvre une multitude de compétences. Il convient aux personnes qui apprécient de travailler dans un environnement dynamique et riche. Il comporte des missions aussi variées que :
- L’accueil, la vente et le conseil aux clients qui viennent sur prescription médicale pour obtenir de nouvelles lunettes ou acheter une paire de verres solaires.
- Le montage des verres et l’adaptation et la réparation des montures en atelier (travail manuel et technique).
- Le suivi des clients à travers des contrôles de la vue (sous certaines conditions et en accord avec le médecin ophtalmologue) et l’adaptation lentilles. Cette prise en charge fait appel à des connaissances techniques (manipulation de matériel de pointe) et scientifiques (optométrie).
- L’accompagnement des clients souffrant de basse vision dans le cadre d’une équipe pluridisciplinaire (ophtalmologiste, orthoptiste, médecin généraliste…).
- L’animation commerciale de la boutique (marketing, réseaux sociaux, communication, décoration de la boutique).
- La gestion du magasin (management, ressources humaines, support technique, logistique, comptabilité, etc.).
Le métier d’opticien-lunetier repose sur le contact humain. C’est souvent un commerçant de proximité qui connait très bien sa clientèle et sait la conseiller au mieux pour ses équipements visuels. Par exemple, le choix d’une monture doit répondre à des critères esthétiques (physionomie) et pratiques (mode de vie). L’opticien, en tant qu’expert de la vision, saura également accompagner ses clients dans le choix de verres adaptés pour corriger leur presbytie (verres progressifs). De même, la prise en charge de la myopie, en forte augmentation du fait de la surexposition aux écrans, recouvre plusieurs types d’appareillages : verres correcteurs amincis, anti-reflets, qui freinent la myopie ou lentilles de nuit (orthokératologie).
Par ailleurs, il peut modifier une ordonnance dans le cadre d’un renouvellement (sous certaines conditions), conseiller pour la manipulation des lentilles (contactologie), délivrer des conseils d’hygiène et de prévention de la santé oculaire.
D’autre part, le métier d’opticien se pratique en tant que salarié, franchisé ou opticien indépendant. Les boutiques indépendantes représentent environ la moitié des enseignes. Par ailleurs, certains opticiens interviennent dans un centre de la vision, au sein d’un cabinet d’optique, d’un établissement médico-social ou encore directement auprès des patients (à domicile et en EHPAD).
Enfin, les perspectives de carrière sont nombreuses. La montée en compétences via l’expérience et la formation continue permet d’évoluer facilement dans son corps de métier. Après quelques années d’expérience, il est fréquent d’accéder à davantage de responsabilités dans les grandes enseignes (responsable de magasin d’optique, directeur de plusieurs boutiques puis directeur régional…). Les petites structures réclament dès les premières années d’exercice une certaine polyvalence. De même, les magasins d’optique choisissent souvent de compléter leur offre de services par le conseil et la vente d’appareils auditifs. Dans ce cas, le professionnel se forme pour devenir opticien et audioprothésiste.
Le BTS opticien-lunetier : une formation courte pour un métier qui recrute
Les recruteurs recherchent des professionnels de l’optique diplômés d’un BTS opticien-lunetier. Ce diplôme se prépare en deux ans d’études et de stages après un bac de spécialité scientifique. Des mises à niveau, appelées « prépa optique », existent pour les bacheliers issus d’autres voies et filières. Elles sont également accessibles aux personnes en reconversion professionnelle, titulaires du baccalauréat ou non.
Par ailleurs, la diversité des modalités d’enseignement permet à chacun de trouver la formule qui lui convient. Les étudiants peuvent s’inscrire en formation initiale dans un lycée ou dans une école d’optique. Ou bien opter pour la voie de l’alternance en passant par un CFA. Enfin, le BTS opticien-lunetier à distance propose une solution de formation à tous ceux qui résident loin des écoles et/ou qui cumulent des obligations personnelles. Le BTS OL en ligne fait partie des options possibles dans le cadre d’une formation opticien en reconversion.
Dans tous les cas, à la sortie de l’école, le taux d’embauche est élevé. Pour un premier emploi, tout comme pour des professionnels expérimentés. Ce qui laisse entrevoir de belles perspectives de carrière dans l’optique.
Finalement, les métiers qui recrutent concernent un large panel de compétences, de l’informatique aux métiers manuels du BTP ou encore ceux de l’hôtellerie-restauration et de la santé. En particulier, ce dernier secteur réclame le recrutement d’opticiens, kinés, ergothérapeutes, médecins, infirmiers et aides-soignants pour répondre aux besoins croissants de la population.